Vous êtes peut-être en train de réfléchir à la meilleure manière de préparer votre retraite, mais comme beaucoup d'épargnants, vous ne savez pas par où commencer. Le point de départ de votre réflexion est de savoir si vous devez privilégier le Plan Epargne Retraire (PER) ou bien le contrat d'assurance-vie pour préparer ce moment important de votre vie. Semblables en nombreux points, les deux enveloppes ont en effet une série de points les différenciant. Logic-Invest vous aide à y voir plus clair.
Le PER et le contrat d'assurance-vie ont comme premier point commun de permettre de se constituer une épargne à la retraite. Cette épargne pourra ensuite être récupérée sous forme de capital, de rente ou une combinaison des deux. Le deuxième point commun est qu'ils permettent d'investir sur les mêmes supports d'investissement : fonds euro (hors PER bancaire), actions, obligations, fonds immobiliers etc. Enfin, souscrire à une de ses enveloppes vous permettra d'accéder à des conditions fiscales favorables durant la phase d’épargne et/ou la phase de sortie (à des moments différents donc).
Le PER et l'assurance vie sont deux produits d'épargne retraite complémentaires dont on pourrait penser qu'ils se ressemblent. Toutefois, d'un autre point de vue, tous les opposent. Le PER est un bon choix pour les épargnants qui souhaitent bénéficier d'avantages fiscaux à l'entrée importants, ce que ne permet pas l'assurance-vie. Au contraire, l'assurance vie devra être privilégié par les épargnants qui souhaitent une plus grande flexibilité et une plus grande liquidité.
📝 NB: Pour toute la suite de l'article, le terme PER désigne le PER individuel (et non les PER entreprises).
Bien que le PER et l'assurance-vie puissent très bien être souscrits par un même épargnant, il est intéressant de se demander sur quels critères doit se baser pour faire son choix. A quel objectif et donc à quel épargnant chaque enveloppe réponds le mieux ?
Si en plus de préparer votre retraite, l'objectif ci-dessous est le vôtre ou un des vôtres, alors le PER est une enveloppe à considérer pour gérer votre patrimoine :
Dans la limite d'un certain plafond défini par la loi, les versements dans un PER sont déduits du revenu imposable (voir partie 5 sur la fiscalité).
Je précise "presque" car si vous ne pouvez pas attendre votre retraite, les six cas de déblocage anticipé (voir partie 10 sur la liquidité et le déblocage de l'argent) pourront éventuellement être utilisés pour récupérer une partie ou la totalité de l'épargne investi. Le PER est un super outil pour capitaliser tout au long de sa vie pré-retraite et de profiter de ses fonds une fois à la retraite.
En cas de décès avant les 70 ans du souscripteur, le conjoint marié ou partenaire de PACS recevra les fonds épargnés sur le PER avec une exonération presque totale (seuls les prélèvements sociaux devront être réglés). Les autres bénéficiaires du plan seront eux exonérés à hauteur de 152.500€ chacun.
Si en plus de préparer votre retraite, l'objectif ci-dessous est le vôtre ou un des vôtres, alors le contrat d'assurance-vie pourrait bien être adapté à votre profil d'épargnant :
Il n'existe aucune contrainte pour retirer ses fonds de son contrat d'assurance-vie contrairement au PER où il faut attendre la retraite.
Les bénéficiaires d'un contrat d'assurance-vie bénéficient d'une exonération lors de la transmission à hauteur de 152.500€ chacun sur les primes versées avant les 70 ans du souscripteur (voir partie 5 sur la fiscalité). Pour le conjoint marié ou le partenaire de PACS, aucune fiscalité s'applique (excepté les prélèvements sociaux). De quoi bien optimiser sa succession.
Si le contrat a plus de 8 ans et pour les primes versées inférieures à 150.000€ (voir partie 5 sur la fiscalité), le souscripteur ne payera "que" 24,7% d'impôts sur la plus-value, après abattement annuel sur la part d’intérêts rachetée de 4.600€ pour une personne célibataire ou 9.200€ pour un couple marié ou pacsé (on paie cependant les prélèvements sociaux sur ces sommes).
Il existe de nombreux points communs entre le PER et l'assurance-vie :
🚨 Attention, Logic-Invest vous alerte : Une fois que le choix de sortir en rente est validé, vous ne pouvez généralement plus revenir en arrière et donc faire des rachats / sortie en capital .
Il existe aussi des différences notables entre le PER et l'assurance-vie qui en font deux enveloppes bien distinctes :
Le Plan d'Epargne Retraite est une enveloppe qui comporte de nombreux avantages parmi lesquelles :
La déductibilité des versements volontaires sur un PER est un avantage fiscal important. Elle permet aux épargnants de réduire leur impôt sur le revenu. Le montant des versements déductibles est plafonné à 10% des revenus professionnels de 2022, nets de cotisations sociale et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 32.908 euros ou bien 4.114 euros (10% du PASS, le plafond annuel de la sécurité sociale). Aussi, les épargnants peuvent choisir d'investir leur épargne sur des actifs financiers, tels que des actions, des obligations, des fonds en euros, des fonds indiciels ou des fonds d'investissement. Cette diversification permet aux épargnants de réduire leur risque et de maximiser leur rendement.
Ajoutons aussi que le PER permet de protéger ses proches en cas de décès. En effet, l'épargne du PER peut être transmise aux bénéficiaires désignés par le titulaire du contrat. Les bénéficiaires peuvent recevoir l'épargne en capital ou en rente. Le PER est un produit d'épargne retraite qui offre de nombreux avantages.
Le contrat d'assurance-vie est un des placements préférés des Français (1.874 milliards d'euros d'encours dont 1.300 milliards environ pour le seul fonds en euros selon l'Agefi), ce qui n'est pas étonnant quand on connait ses points forts :
L'assurance-vie est un produit d'épargne qui offre de nombreux avantages. Elle est un très bon choix pour les épargnants qui souhaitent se constituer une épargne à long terme, tout en bénéficiant d'une fiscalité avantageuse et d'une grande flexibilité. Attention quand même à la fiscalité de l'assurance-vie qui est complexe et qui peut varier en fonction de la date de souscription du contrat, de la date de versement des primes et de la situation fiscale du souscripteur. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès d'un professionnel avant de souscrire un contrat d'assurance-vie.
Oui, la réforme des retraites a un impact sur les PER. En effet, la réforme prévoit une augmentation progressive de l'âge légal de départ à la retraite, qui passera de 62 ans à 64 ans en 2030. Cette augmentation de l'âge légal de départ à la retraite signifie que les épargnants devront accumuler plus d'épargne pour pouvoir maintenir leur niveau de vie à la retraite.
La réforme a eu un impact sur les PER, un impact positif. Elle a rendu ces produits plus attractifs pour les épargnants car ils offrent une solution pour accumuler de l'épargne retraite sur une longue période et bénéficier d'avantages fiscaux.
Oui le contrat d'assurance-vie a aussi été impacté par la réforme des retraites d'une certaine manière car la période de capitalisation et d'épargne sera plus longue pour les souscripteurs. Il est donc fort probable que le contrat d'assurance-vie connaisse une augmentation de son encours.
L'assurance-vie et le PER offre la possibilité de souscrire aux mêmes supports d'investissements. D'une part, on a le fonds euro qui permet d'investir prudemment et de voir son capital garanti. D'autre part, il y a les unités de compte, plus risqués, avec les actions, les obligations, les fonds immobiliers, le Private Equity etc.
Vous devez comprendre que la rentabilité ne dépends en aucun cas de l'enveloppe choisie. PER et l'assurance-vie peuvent très bien proposer la même rentabilité au centième près une année donnée. La rentabilité dépendra du niveau de risque que vous souhaitez prendre, de la performance des supports sélectionnés (ou du mode de gestion si gestion sous mandat) ainsi que des frais qui grignotent la performance. Dans une certaine mesure, on peut aussi rajouter la fiscalité à la sortie.
Le PER et l'assurance-vie disposent tout deux d'avantages fiscaux important, mais à des moments différents de la vie de l'épargnant.
L'avantage fiscal le plus important du PER, et certainement ce qui en fait son succès, se déroule au moment du versement par l'épargnant au sein de son plan. Selon un plafond défini par la loi (lire notre article complet sur la fiscalité du PER), chaque épargnant peut déduire ses versements de ses revenus imposables. Et plus vous avez un taux marginal d'imposition important, plus la réduction d'impôts sera importante.
Le plafond de déductibilité pour 2023 est égal au plus élevé des deux montants suivants : 10% de vos revenus professionnels de 2022, nets de cotisations sociale et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 32.908 euros ; ou 4.114 euros (10% du PASS, le plafond annuel de la sécurité sociale).
Concernant la fiscalité de l'assurance-vie, il n'y en a quasiment aucune en l'absence de rachat. L'exception concerne les fonds euro dont les prélèvements sociaux (17,2%) sont prélevés au fil de l’eau sur les intérêts qu'ils génèrent.
Si le contrat a entre 0 et 8 ans : 12,8% (prélèvement forfaitaire unique) sur l’ensemble des produits + 17,2% (prélèvements sociaux) soit 30% ou Barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux.
Si le contrat a plus de 8 ans pour les primes versées < 150 k€, après abattement annuel sur la part d’intérêts rachetée de 4 600€ pour une personne célibataire ou 9 200€ pour un couple marié ou pacsé (on paie cependant les prélèvements sociaux sur ces sommes) : 7,5% (prélèvement forfaitaire unique) sur l’ensemble des produits + 17,2% (prélèvements sociaux) soit 24,7% ou Barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux.
Si le contrat a plus de 8 ans pour les primes versées > 150 k€ : 12,8% (prélèvement forfaitaire unique) sur l’ensemble des produits + 17,2% (prélèvements sociaux) soit 30% ou Barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux.
La fiscalité au moment de la transmission de l'assurance-vie est détaillée en partie 7.
Prenons quelques exemples afin de savoir quel enveloppe doit être privilégiée entre le PER et l'assurance-vie.
Note : Dans chacun des exemples, nous avons volontairement souhaité mettre une enveloppe en avant par rapport à l'autre.
Exemple 1 : Louis, célibataire, a un revenu brut global de 80.000€. Il se plaint de payer trop d'impôts.
La tranche marginale d'imposition de Louis est 30%. Préparer sa retraite à l'aide d'un PER est une bonne idée. Il pourra profiter de la déductibilité de ses versements de son revenu imposable avec un plafond de 8000€. L'an prochain, son revenu imposable pourra donc baisser de 8000€, de quoi faire une belle économie d'impôts, lui qui a un TMI de 30% (attention, ce n'est pas son impôt qui baisse de 8000€ mais son revenu imposable).
Exemple 2 : Sarah, 30 ans, veut épargner pour préparer sa retraite mais elle réfléchit à acheter sa résidence principale dans une dizaine d'année
Grâce au PER, Sarah peut commencer dès maintenant à épargner dans son PER. Elle pourra débloquer une partie des fonds au moment de l'acquisition de sa résidence principale si elle le souhaite car c'est un des six modes de déblocages anticipés du PER.
Exemple 3 : Mike, 55 ans, est marié et a 3 enfants. Il est très stressé quand il réfléchit à l'optimisation de sa succession s'il devait lui arriver quelque chose.
Pendant encore 15 ans, avant ses 70 ans, tous les versements de Mike dans un contrat d'assurance-vie permettront à ses bénéficiaires (sa femme et ses 3 enfants) d'être exonérés de fiscalité lors de la transmission à hauteur de 152.500€ chacun. Sa femme, elle, sera totalement exonérée. Ils devront seulement régler les prélèvements sociaux.
La fiscalité à la transmission dépend de l'âge du décès du souscripteur pour le PER alors qu'il dépend de l'âge des versements pour le contrat d'assurance-vie.
Quand le souscripteur du plan décède, le PER est immédiatement clôturé. Les sommes épargnées seront reversées aux bénéficiaires désignés dans le contrat, sous forme de capital ou de rente.La situation varie suivant que le décès est intervenu avant ou après 70 ans.
Le bénéficiaire est exonéré de fiscalité en cas de décès si le PER a fait l’objet de primes régulièrement échelonnées dans leur montant et leur périodicité pendant une durée d’au moins quinze ans.
Dans le cas contraire, la totalité du capital décès est soumis au prélèvement prévu par l’article 990 I du Code général des impôts dans les mêmes conditions que les contrats d’assurance vie rachetables soit un abattement de 152.500 euros par couple assuré/bénéficiaire. Son taux est de 20 % jusqu’à 700.000 euros, puis de 31,25 % au-delà. Le conjoint et le partenaire de pacs sont exonérés de ce prélèvement.
L’intégralité du capital décès sera soumise au droit de succession en fonction du lien de parenté entre l’assuré et le bénéficiaire après application de l’abattement de 30.500 € prévu à l’article 757 B du Code général des impôts. Il convient de noter que cet abattement est le même que celui applicable dans le cadre de l’assurance pour les contrats dont les primes ont été versées après les 70 ans de l’assuré. Cet abattement est commun à l’ensemble des bénéficiaires désignés pour l’ensemble des contrats d’assurance vie et des PER souscrits par l’assuré.
La fiscalité de l'assurance-vie au moment de la transmission diffère en fonction du bénéficiaire et de l'âge du souscripteur au moment du versement.
Bon à savoir, Logic-Invest vous informe :
Si le bénéficiaire est le conjoint survivant, le partenaire de PACS ou bien le frère et la sœur sous certaines conditions alors Les capitaux décès versés, quelle que soit la date sont totalement exonérés de fiscalité en cas de décès (hors prélèvements sociaux).
Les frais du PER et de l'assurance-vie sont très similaires à quelques différences minimes près. Ces frais dépendront de la compagnie d'assurance ou de la banque ainsi que de l'allocation et du mode de gestion choisis par l'épargnant.
Parmi les frais inhérents au PER, on retrouve :
Les frais de l'assurance-vie sont les mêmes à une exception près : les frais de transfert.
Si votre PER ou votre contrat d'assurance-vie a été souscrit auprès de votre banque , vous bénéficiez d'une garantie de 100 000€ sur vos dépôts, par établissement.
Lorsqu’une banque n’est plus en mesure de rembourser les dépôts de ses clients, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) constate l’indisponibilité des dépôts et le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution est saisi automatiquement sous 7 jours pour indemniser les clients.
Si votre PER ou votre contrat d'assurance-vie a été souscrit auprès d'une compagnie d'assurance, vous bénéficiez d'une garantie de 70 000€ sur vos dépôts, par contrat, quelle que soit sa date de souscription et les dates des versements effectués.
Pour une compagnie d'assurance, le législateur a instauré il y a une vingtaine d'années via la loi du 25 juin 1999 un mécanisme de protection de l'épargne des particuliers avec le Fonds de Garantie des assurances de personnes (FGAP). Ce fonds est placé sous l'égide de l'ACPR.
Lorsqu'il faut débloquer de l'argent de son PER ou de son assurance-vie, les règles sont complètement différentes. C'est un point très différenciant entre les deux enveloppes que Logic-Invest vous détaille ci-dessous.
Le retrait des fonds d'un Plan d'Épargne Retraite est soumis à des règles spécifiques. Vous ne pouvez pas retirer des fonds quand vous le souhaitez : votre épargne est bloqué à la retraite. Vous pourrez donc y accéder qu'une seule fois qu'une pension retraite vous sera versé, sous forme de capital, de rente, ou un mix des deux.
Toutefois, il existe aussi des cas de déblocage anticipé pour sortir de son PER donc les cinq premiers liés à un accident de la vie :
Le retrait des fonds d'une assurance-vie est très simple et ne présente aucune contrainte. Tout au long de la vie de l'épargnant, il peut choisir de retirer ou non une partie ou la totalité des fonds investi. On parle de rachat partiel ou de rachat total.
Effectivement, il est plus avantageux d'attendre 8 ans afin de profiter de la dégressivité fiscale de l'assurance-vie, mais vous êtes libre de faire ce que vous souhaitez.
Oui assurance-vie et PER sont totalement complémentaires. Tout d'abord, nous conseillons à n'importe quel épargnant, peu importe son âge ou son TMI, d'ouvrir au moins un contrat d'assurance-vie afin de prendre date fiscale. Libre à lui ensuite d'y verser des liquidités mais au moins il lance le compteur avant les fameuses 8 années qui viennent réduire la fiscalité en cas de rachat.
Pour le PER, nous conseillons seulement à ceux dont le taux marginal d'imposition (TMI) est élevé, environ 30%, d'en ouvrir un et de profiter de l'avantage fiscal à l'entrée. Pour les contribuables dont le TMI est moins important, c'est au cas par cas. Discutez-en avec un conseiller.
Afin de maximiser les avantages de chacun des enveloppes, voici une stratégie qui pourrait être mise en place. Vous pouvez :
Vous le verrez, il y a des scénarios dans lesquelles choisir entre per et assurance vie n'est pas possible tellement la combinaison des deux est plus bénéfique que si vous choisissiez qu'une seule enveloppe. C'est toute la magie d'une bonne gestion de patrimoine et d'un bon maniement des supports d'épargne !